Thaïs Loret

Ma pratique est majoritairement influencée par la terre, dans ces caractéristiques propres. Celles-ci me guident et inspirent les formes que j’élabore. En ce sens, j’aime travailler avec plusieurs textures de terre, de grès plus au moins chamottés, aux différentes plasticités. Cette production passe par le façonnage au colombin et le tournage qui m’oriente instinctivement vers des formes organiques. Il me semble que ce travail porte en lui une aspiration poétique car la nature est pour moi une source d’inspiration très forte avec parfois le sentiment d’en interpréter certaines composantes (graines, troncs, racines, textures, touchés).

Dans mon quotidien, j’envisage la création d’une façon relativement duelle : Des temps privilégiés où je suis à la recherche de nouvelles forme, texture, couleurs.  J’accorde beaucoup d’importance à l’exploration, aux tests. Ce plaisir me vient de la surprise, d’un travail au présent qui comporte sa part de risque, d’erreurs sans lesquels il me semblerait délicat de laisser s’exprimer ma spontanéité. Cette matière, j’aime la récolter, la comprendre, la mélanger. Sa simplicité, les possibilités infinies qu’elle offre ainsi que les contraintes qu’elle impose forment un exemple de paradoxe qui dynamise notre créativité et rend passionnant notre métier. Cette façon d’envisager la céramique se retrouve particulièrement dans le façonnage de pièces plus imposantes qui sont pour moi l’occasion d’être plus ambitieuse, de prendre des risques tout en ressentant une plus grande liberté. Au-delà de cette démarche exploratoire, il me paraît important de concevoir une collection plus aboutie, plus constante qui est issue de ce que je retire de mes recherches. On y retrouve de la vaisselle, des objets de décoration voire à l’avenir du mobilier.